Zone Franche
L’instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères du mardi 12 septembre informant de la décision « de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso » et enjoignant aux acteurs culturels de faire de même, « la France ne [délivrant] plus de visas pour les ressortissants de ces trois pays sans aucune exception », a entraîné des réactions unanimes dans l’ensemble du secteur culturel. Si des « précisions » ont été données quelques jours plus tard, elles n’ont hélas pas levé toutes les inquiétudes quant à la capacité de ces artistes de pouvoir librement circuler pour nous partager leurs œuvres, leur art, et d’être rétribués pour cela : les problèmes de visas, mais aussi de transferts financiers, de déplacements, demeurent. Cette situation est-elle singulière, du fait du contexte géopolitique actuel avec ces pays, ou bien révèlent-elles un problème plus profond concernant les visas d’artistes ? Est-ce aux acteurs culturels français (programmateurs, producteurs, etc.) d’exclure d’eux-mêmes les artistes de ces pays de leurs perspectives de travail, ou bien des procédures ad hoc doivent-elles être mises en place pour assurer la libre circulation et la rétribution de ces artistes dans un contexte professionnel serein et sans autolimitation des acteurs ? Quid des producteurs et autres opérateurs français dont l’économie dépend de ces artistes ? Note : à ce jour, 53 organisations professionnelles (syndicats, réseaux, fédérations,…) de la musique, du spectacle vivant, de la culture, demandent l’ouverture d’un espace de dialogue et de travail interministériel avec les représentants des acteurs culturels impliquées dans la libre circulation des artistes pour mettre en place des solutions concrètes, car elles existent.