Été 2022, une femme s’installe sur un banc posé au coin d’une rue anonyme. Londres, Brighton, Paris, Montréal, forêt d’épinettes : derrière elle, les décors et les visages se superposent, se fondent les uns aux autres. Des mots se détachent de la rumeur intime de son monde. D’où vient sa voix ? De quel creux du ventre ou du cœur, de quelle noirceur ? Qui l’entend et l’accueille, qui en prend soin ? Tels les gardiens d’un feu aussi protecteur que destructeur, Bibi club et leur deuxième opus, Feu de garde, apparaissent bras ouverts. Avec Feu de garde, nul ravage à l’horizon. Les flammes, entretenues avec soin par les bibis, éclairent, réconfortent, animent. Les braises diffusent une énergie communicative, une chaleur qui protège contre les engelures d’un hiver aride finalement traversé. Au cœur de la forêt, au bord de la rivière ou sous le viaduc de la 40, la force du nombre se déploie, immense, et éclate en milliers de paillettes, en autant de mélodies aussi festives que profondes.